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A la découverte de l'enseignement en ASH
25 novembre 2015

Brigade ASH = double peine

labyrinthe

Être remplaçant, c'est arriver dans une classe où les élèves ont déjà leurs habitudes, et dont ils connaissent le prof, et l'apprécient (quoi qu'ils en disent). C'est se faire tester pendant un moment, même en faisant le gendarme, même en étant stricte. C'est mettre les limites tout de suite, parce que les élèves pensent souvent que remplaçant = vacances. Être remplaçant, c'est instaurer la meilleure relation en un minimum de temps possible; j'apprends à cerner, à comprendre, à prendre le maximum d'informations sur chaque élève pour être juste.

Être remplaçant en ASH, c'est arriver dans un milieu où les élèves sont déjà fragiles ; leurs vies sont souvent synonymes d'inconstance, les repères manquent, les frustrations abondent. Alors leur imposer un nouveau prof en plus, présent pour un temps donné, c'est ouvrir une faille qu'il faut vite refermer. Il faut rassurer, non je ne suis pas madame machin, non je ne fais pas comme elle, je fais autrement, mais ça ne sera pas mal. 

On n'est pas prof pour être aimé ? Ben si, un peu. Aimé peut-être pas, mais apprécié au moins. La nécessité d'un lien positif est indégnable.

 

J'ai toujours voulu être "maitresse". Et maitresse, ça voulait dire s'occuper d'enfants de 3 ans à 11 ans, dans une école primaire. Cette année, je me retrouve face à des collégiens, et même des lycéens puisque j'ai des CAP dans mon remplacements actuel. Je me prends l'adolscence en pleine face, la mauvaise foi, ces choses qui me paraissent étranges et débiles... Ce sont de jeunes individus, presque des adultes pour certains. Je n'avais pas signé pour ça, moi. Je m'étais même posé la question de l'enseignement dans le secondaire, mais l'idée de me retrouver face à des ados m'avait rebutée. Sauf que quand on se lance dans une carrière de PE, au départ, on ne s'imagine pas la multitude de postes possibles qui nous attend. On envisage des classes difficiles, des élèves affreux dans des zones redoutées, oui, mais des écoliers.

Alors quand j'annonce à mes proches que je suis en EREA ("c'est quoi ?!"), ou en collège ("mais t'es pas censée être prof dans les écoles normalement ?"), les incompréhensions sont les mêmes, et je dois toujours rééexpliquer. Et puis, les autres interrogations, du style "mais en fait t'es en ZEP ?". Voilà, ça illustre bien la non-connaissance de notre système éducatif... On nous parle tellement de ZEP, de REP, de REP+, et surtout, on stigmatise tellement toutes ces zones que si je dis "élèves en difficulté", on assimile ça à une ZEP.

Petit rappel : les "ZEP" sont remplacées par les REP, les réseaux d'éducation prioritaire, des réseaux qui sont désignés selon les revenus des familles et la réussite des élèves aux évaluations académiques, et pour lesquels sont attribués plus de moyens financiers et humains (on accorde aux profs des heures pour des réunions, des rencontres avec les parents, on limite le nombre d'élèves par école et établissement, on trouve mêmes des profs "surnuméraires" dans des écoles en REP+, des PE qui filent un coup de main aux collègues, qui prennent des petits groupes de besoins, et surtout qui soulagent un peu les profs...)

La SEGPA  (section d'enseignent général et professionel adapté), c'est une section particulière après le CM2, pour des élèves en grande difficulté scolaire, ayant déja redoublé (mais cette condition ne sera plus nécessaire à partir de la rentrée 2016)... ce sont des élèves qui arrivent au collège et pour qui on revoit les fondamentaux, on retravaille ce qui a pu être vu en primaire, et à qui on propose en plus une formation professionnelle, avec des ateliers pratiques et des stages, qu'ils découvrent petit à petit au fil des 4 années du collège, l'objectif après étant de les orienter vers un CAP qui correspond le mieux à leur profil.

 

Autant de détails que je connaissais pas il y a quelques mois, et que je découvre au fur et à mesure. Forcément, puisque tout ça, on ne me l'avait jamais expliqué, comme si l'idée de me retrouver dans le spécialisé était trop folle pour être mentionnée...

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A la découverte de l'enseignement en ASH
  • Jeune prof des écoles nommée en ASH (adaptation scolaire et scolarisation des élèves handicapés). Pas de conseils pédagogiques et pratiques, mais mes impressions et découvertes de novice... ASH, en avant les histoires :-)
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